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 La littérature courtoise

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ladamedecaro
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MessageSujet: La littérature courtoise   La littérature courtoise EmptyMer 17 Mai - 20:49

La lyrique profane désigne une poésie mise en musique, dont le sujet est non religieux et composé en langue vernaculaire (et non en latin)

La littérature courtoise Courtois


Essentiellement, l'art des troubadours et des trouvères est l'expression musicale de l'amour courtois ou fin'amor, soit un amour élevé et idéalisé, bien différent des comportements jugés vulgaires des gens du commun. Le répertoire des trouvères et des troubadours est donc en grande partie constitué par des chants de louanges à la dame "courtisée". Art élitiste, la lyrique courtoise témoigne des valeurs féodales, dont l'idéal chevaleresque représente une version sublimée.

La littérature courtoise Manesse3

Le codex Manesse ou de Heidelberg

Le codex Manesse est un recueil de poésies courtoises (Minnesang ou chants d'amour courtois) dont les oeuvres furent compilées au XIVe siècle par Rudiger Manesse.




La littérature courtoise Image005

La littérature courtoise Image006


Dernière édition par le Ven 26 Mai - 11:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La littérature courtoise   La littérature courtoise EmptyMer 17 Mai - 20:55

Un troubadour invité pour l occasion chante pour accompagner les dessins tapisseries et autres trésors la chanson de Tristant et Yseult

Citation :
Dans l’ermitage du frère Ogrin
Ilssont venus un jour, par aventure.
Ils mènent une vie âpre et dure :
Ilss'entr'aiment tant d'amour tendre
L'un l'autre qu'ils ne ressentent aucune douleur.
L'ermite a reconnu Tristran.
Appuyé sur son bâton,
Il l'araisonne, écoutez comment :
« Sire Tristran, un grand serment
A-t-on juré de par Cornouaille;
Celui qui vous livrerait au roi, sans faille
Aurait cent marcs en récompense.
En cette terre, il n'y a pas de baron
Qui n'ait promis au roi de vous livrer
Entre ses mains, soit mort soit vivant. »
Ogrin lui dit ceci avec beaucoup de bonté :
« Par foi ! Tristran, à celui qui se repent ,
De bonne foi et en se confessant,
Dieu pardonne le péché.»
Tristran lui dit : « Sire, par ma foi,
Vous ne comprenez pas la raison
pour laquelle elle m'aime de bonne foi.
Si elle m'aime, c'est dû à la poison.
Je ne peux pas me séparer d'elle,
ni elle de moi, je ne veux pas mentir. »
Ogrin lui dit : « Et quel confort
Peut-on donner à un homme mort ?
Celui est déjà mort qui longuement
A vécu dans le péché, s'il ne se repent.
Nul ne peut absoudre
Un pécheur sans repentir ! »
L'ermite Ogrin les sermonne beaucoup,
Il leur donne des conseils sur le repentir.
L'ermite plusieurs fois leur récite
Les prophéties de l'Écriture.
L'ermite leur montre plusieurs fois
leur éloignement (du bon chemin).
A Tristran, il dit avec grand trouble :
« Que feras-tu ? Conseille-toi, toi-même.»
« Sire, j'aime Iseut à merveille,
Si bien que je ne peux ni dormir ni retrouver le sommeil.
Le conseil en est pris: avant toute chose,
J'aime mieux être mendiant avec elle
Et vivre d'herbes et de glands,
Qu'avoir le règne du roi Otran.
De l'abandonner, je ne veux (entendre) parler,
Certes, car je ne le peux pas. »
Iseut pleure aux pieds de l'ermite,
Elle change de couleur tout le temps,
Elle implore le pardon plusieurs fois :
« Sire, pour Dieu le tout-puissant!
Il ne m'aime, ni moi lui,
Qu'à cause d'un breuvage d'herbes que j'ai bu,
Et lui aussi: ce fut un péché.
Pour cela le roi nous a chassés. »
L'hermite aussitôt lui répond :
«Diva ! que Dieux qui a créé le monde,
Vous donne le vrai repentir"

Seigneurs, Tristan fut longtemps au bois,
Il y souffrit beaucoup de peines et de tourments.
Il n'ose rester en un seul lieu;
Là où il se lève le matin, il ne repose pas le soir.
Il sait bien que le roi le fait chercher
Et qu'il y a une proclamation dans ses terres
Pour le prendre, si on le trouve.
Le pain leur manque beaucoup dans le bois,
Ils vivent de gibier et ne mangent rien d'autre.
Que peuvent-ils, si l'hiver arrive?
Leurs vêtements sont en lambeaux, les branches les déchirent. Longtemps ils ont fui à travers le Morrois.
Chacun d'eux souffre une peine egale,
Mais à cause de l'autre chacun d'eux ne sent pas son mal:
La belle Iseut a très peur
qu'à cause d'elle Tristan ne se repentira;
Et Tristan craint fort
Qu'à cause de lui Iseut n'aille vers la perdition.
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MessageSujet: Re: La littérature courtoise   La littérature courtoise EmptyMer 17 Mai - 20:57

La littérature courtoise Image013

Au bois (Tapisserie du XVe siècle)

La littérature courtoise Image015

Comment la reine Yseult délivre Tristan
de la prison où le roi Marc l'avait fait mettre -
Maître Luces,
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MessageSujet: Re: La littérature courtoise   La littérature courtoise EmptyMer 17 Mai - 20:58

le meme troubadour continue de chanter des extraits de la chanson de Tristan et Yseult


Citation :
Tristran est triste et las,
Souvent il se plaint, souvent il soupire
Pour Iseut qu'il désire tant.
Il pleure de ses yeux, il tord son corps,
Peu s'en faut qu'il ne meure de désir.
Dans cette angoisse, dans ce souci
Sa femme Iseut vient devant lui
Après avoir conçu un grand stratagème.
Elle dit : « Mon ami, maintenant Kaherdin arrive.
J'ai vu sa nef en mer,
Je l'ai vue faire voile avec grande difficulté;
Néanmoins je l'ai vue de telle manière
Que je l'ai reconnue comme la sienne.
Dieu donne qu'il apporte une nouvelle
Dont, dans votre cœur, vous ayez du réconfort! »
Tristran tressaille à la nouvelle,
Et il dit à Iseut : « Belle amie,
Savez-vous vraiment que c'est sa nef ?
Alors, dites-moi quelle est la voile. »
Iseut dit ceci: « Je le sais en vérité.
Sachez que la voile est toute noire.
Ils l'ont hissée tout haut et levée haut
Parce que le vent leur fait défaut. »
De cela Tristran a la plus grande douleur
Qu'il ait jamais eue. Jamais il n'en aura de plus grande.
Il se tourne vers la paroi,
Et puis dit: « Que Dieu sauve Iseut et moi-même!
Quand vous ne voulez pas venir auprès de moi,
Je dois mourir par amour de vous.
Je ne puis plus retenir ma vie,
Pour vous changer, Iseut, ma belle amie.
Vous n'avez pas pitié de ma langueur,
Mais de ma mort vous aurez de la douleur.
Cela m'est un grand réconfort, mon amour,
Que vous ressentirez de la pitié à cause de ma mort. »
« Iseut, mon amour, » dit-il trois fois,
À la quatrième il rend l'esprit.
(...)
Lorsque Iseut reçoit la nouvelle,
Elle ne peut dire un seul mot à cause de sa peine.
À cause de sa mort, elle était si remplie de douleur
Qu'elle va, dégraffée, dans la rue
Devant les autres au palais.
Les Bretons n'ont jamais vu
Une femme de sa beauté:
Ils s'émerveillent dans toute la cité
Pour savoir d'où elle vient, qui elle est.
Iseut va là où elle voit le corps,
Et elle se tourne vers l'est,
Pour lui, elle prie, pleine de pitié:
« Mon amour, Tristran, quand je vous vois mort,
Il n'y a pas de raison que je vive. Je ne le puis ni ne le dois.
Vous êtes mort par amour pour moi,
Et je meurs, mon amour, d'attendrissement,
Puisque je n'ai pu venir à temps
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MessageSujet: Re: La littérature courtoise   La littérature courtoise EmptyMer 17 Mai - 20:59

La littérature courtoise Image018




Citation :
Pour vous guérir, vous et votre mal.
Ami, mon amour, à cause de votre mort
Rien ne me réconfortera plus,
Ni joie, ni plaisir, ni aucun divertissement.
Que cet orage soit maudit
Qui me fit tant rester en mer,
Que je n'ai pu venir, mon amour!
Si j'étais venue à temps,
Je vous aurais rendu la vie, mon amour,
Et j'aurais parlé doucement à vous
De l'amour qu'il y a eu entre nous;
J'aurais regretté ma chance,
Notre joie, notre allégresse,
La peine et la grande douleur
Qu'il y a eues dans notre amour,
Et j'aurais rappelé tout cela,
Et je vous aurais embrassé et étreint.
Si je ne peux vous guérir,
Que ne puissions-nous donc mourir ensemble!
Si je n'ai pu venir temps
Et que je n'aie eu cette chance,
Et que je sois venue à la mort,
J'aurai du réconfort même du cercueil.
C'est pour moi que vous avez perdu la vie,
Et j'agirai comme une vraie amante, mon amour :
Pour vous, je veux mourir comme une telle. »
Elle le prend dans ses bras et se couche,
Elle lui baise la bouche et le visage
Et elle le serre très étroitement,
Corps contre corps, bouche contre bouche, elle s'étend,
Puis elle a rendu son esprit,
Et elle meurt ainsi à côté de lui
Pour la douleur de son ami.
Tristran, mort à cause de son désir,
Iseut, qui n'a pu venir à temps.
Tristran est mort par amour d'elle,
Et la belle Iseut par attendrissement.
Thomas finit ici son écrit :
A tous les amants il dit son salut,
Aux pensifs et aux amoureux,
Aux envieux, aux désireux,
Aux envieux et aux faux,
(A tous ceux) qui entendront ces vers.
(S)i je n'ai dit à tous ce qu'ils voulaient,
J'ai dit (le) mieux qui était en mon pouvoir,
(Et j'ai dit) toute la verité,
(Ainsi que) je promis au début.
Et j'ai dit et raconté des vers là-dessus :
Pour l'exemple, j'ai fait ainsi,
Pour embellir l'histoire,
Pour qu'elle plaise aux amants,
Et pour qu'ils puissent par endroits trouver
Des choses où ils puissent se reconnaître,:
Dont ils puissent avoir grand réconfort,
Contre le changement, contre le tort,
Contre la peine, contre la douleur,
Contre tous les stratagèmes de l'amour !
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MessageSujet: Re: La littérature courtoise   La littérature courtoise EmptyMer 17 Mai - 21:01

Marie de France: Le Lai du chèvrefeuille

Citation :
1 J'aimerai bien avoir le plaisir
2 de vous raconter la vraie histoire
3 du lai qu'on nomme Le chèvrefeuille
4 (et de vous dire) pourquoi il fut fait et tout ce
5 que plusieurs m'ont raconté et dit.
6 Je l'ai trouvé aussi dans un manuscrit
7 sur Tristram et la reine,
8 sur leur amour qui fut si fine,
9 mais dont ils eurent beaucoup de douleur,
10 et dont ensuite, le même jour, ils moururent.
11 Le roi Mark était en colère.
12 Contre Tristram, son neveu, il était plein d'ire.
13 De sa terre, il le chassa
14 à cause de son amour pour la reine.
15 En son propre pays, Tristam est allé;
16 en Southwales, où il fut né.
17 Une année entière, il y est demeuré,
18 sans pouvoir revenir.
19 Puis il s'est exposé tout de même
20 au danger de mort et de destruction.
21 Ne vous en émerveillez pas:
22 car quiconque aime très loyalement,
23 est très triste et affligé,
24 quand il ne peut réaliser sa volonté.
25 Affligé et pensif,
26 Tristam a donc quitté son pays
27 pour aller tout droit en Cornouaille ,
28 là où la reine séjournait.
29 Dans la forêt, il se cacha tout seul,
30 ne voulant pas qu'on le vît.
31 Le soir, il en est sorti,
32 quand il était temps de se faire héberger.
33 Chez des paysans, des gens pauvres
34 il a pris hébergement pour la nuit.
35 Il leur a demandé des nouvelles
36 du roi, comment le roi se portait.
37 Ils lui disent ce qu'ils ont entendu,
38 que les barons étaient convoqués par ban,
39 qu'ils doivent venir à Tintagel,
40 le roi veut y tenir sa cour,
41 à Pentecôte; ils y seront tous;
42 il y aura beaucoup de joie et de divertissement,
43 et la reine y sera.
44 Entendant cela, Tristam se réjouit beaucoup:
45 elle ne pourra guère y aller
46 sans qu'il ne la voie passer.

La littérature courtoise Image021

Citation :
47 Le jour où le roi est parti,
48 Tristram est venu dans le bois
49 sur le chemin où il savait
50 que le cortège devait passer.
51 Il coupa une branche de noisetier par le milieu,
52 il la tailla tout carrée.
53 Quand il a préparé ce bâton,
54 il y a inscrit son nom avec son coûteau.
55 Si la reine le voit,
56 elle y fera très attention –
57 car autrefois cela lui est arrivé
58 qu'elle l'avait vu ainsi.
59 De son ami elle reconnaîtra bien
60 le bâton quand elle le verra.
61 Ceci fut le contenu du message
62 qu'il lui avait envoyé; il dit
63 que longtemps, il avait été en ce lieu,
64 et qu'il avait attendu et séjourné
65 pour épier et pour savoir
66 comment il pourrait la voir,
67 car il ne pouvait nullement vivre sans elle;
68 Eux deux étaient comme
69 le chèvrefeuille.
70 qui s'attache au noisetier.
71 Quand il s'est enlacé
72 et s'est mis tout autour du tige,
73 ils peuvent durer ensemble;
74 mais si quelqu'un plus tard veut les séparer,
75 le noisetier mourra rapidement,
76 et le chèvrefeuille aussi.
77 « Belle amie, ainsi en est-il de nous:
78 ni vous sans moi, ni moi sans vous! »
79 La reine chevauche.
80 Regardant une pente,
81 elle a vu le bâton, elle l'a bien aperçu,
82 elle y a reconnu toutes les lettres.
83 Aux chevaliers qui la conduisaient,
84 et qui étaient avec elle,
85 elle a donné l'ordre de s'arrêter.
86 Elle veut descendre et se reposer.
87 Ils ont exécuté son ordre.
88 Elle s'écarte de ses gens;
89 elle a appelé sa servante,
90 Brenguein (Brangien), qui fut loyale.
91 Elle s'est éloignée un peu du chemin;
92 dans le bois elle a trouvé celui
93 qui l'aimait plus que nul être vivant.
94 Ils se réjouissent d'être ensemble.
95 Lui peut lui parler tout à son aise,
96 et elle peut lui dire son plaisir;
97 puis elle lui montre comment
98 il peut obtenir le pardon du roi,
99 et combien cela lui avait fait souffrir
100 qu'il l'avait ainsi exilé;
101 il l'avait fait à cause des accusations.
102 Puis elle s'en va, elle quitte son ami;
103 mais quand arrive la séparation,
104 ils commencent à pleurer.
105 Tristram retourne à Wales,
106 en attendant que son oncle le rappelle.
107 Pour la joie qu'il avait eue
108 de revoir son amie
109 et pour le message,
110 comme la reine l'avait demandé,
111 pour se souvenir des paroles ,
112 Tristram, qui jouait bien la harpe,
113 avait composé un nouveau lai.
114 Je vous en citerai le nom brièvement:
115 'Gotelef' (goatleaf) l'appelle-t-on en anglais,
116 'Chèvrefeuille' le nomment les Français.
117 Voilà, je vous ai donné la vérité
118 sur le lai que j'ai ici raconté.
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MessageSujet: Re: La littérature courtoise   La littérature courtoise EmptyMer 17 Mai - 21:04

Chrétien de Troyes: Yvain – Le chevalier au lion

Citation :
Le bon roi Arthur de Bretagne,
Dont les prouesses nous enseignent
Que nous devons être preux et courtois,
Tint sa cour aussi riche que royale
A cette fête qui est si précieuse,
Qu'on nomme Pentecôte.
Le roi fut à Carduel au Pays-de-Galles.
Après le repas, les chevaliers
Se rassemblèrent dans les salles,
Où les dames, les demoiselles
Et les pucelles les attiraient.
Les uns racontaient des nouvelles,
Les autres parlaient d'Amour,
Des angoisses et des chagrins
Et des grands plaisirs qu'en ont souvent
Ceux qui se soumettent à sa règle monastique,
Et qui auparavant étaient riches et de bonne famille;
Mais désormais, il y a peu de ses adeptes
Qui lui ont presque tout consacré,
Ce dont Amour est très découragé;
Car ceux qui aimaient, normalement
Se faisaient appeller courtois,
Preux, larges d'esprit et honnorables;
Mais désormais tout cela est devenu de la littérature.
Car il y en a qui n'y entendent rien,
qui disent qu'ils aiment, et en cela ils mentent.
Et de cette histoire, ils font un mensonge,
Ceux qui se vantent sans avoir droit à l'Amour.
Mais pour parler de ceux qui furent,
Laissons ceux qui sont vivants,
car mieux vaut, me semble-t-il,
Un courtois mort qu'un vilain vivant.
Pour cela, je me plais à raconter
Une chose qui mérite d'être écoutée
À propos du roi qui fut de telle renommée
Qu'on en parle de près et de loin;
Et je suis d'accord avec les Bretons
En tant qu'ils récitent les noms des bons,
Et que par eux sont rappelés
Les bons chevaliers élus
Qui se sont donné de la peine en amour.
Mais ce jour-là ils ont été très étonnés
De celui-ci (le roi) qui s'est levé au milieu de leur compagnie;
Et il y en a eu pour qui cela a été très pénible
Et qui en ont beaucoup parlé,
Par ce que jamais ils ne l'ont vu
Au milieu d'une haute fête entrer dans sa chambre
Pour dormir ou pour se reposer;
Mais ce jour-là il s'est trouvé
Que la reine l'a retenu.

La littérature courtoise Image022


Citation :
Si bien qu'il est resté tant à ses côtés
Qu'il s'est oublié et s'est endormi.
Devant la porte de la chambre
Il y avait Dodinel et Sagremor,
Le roi (var. Keu) et messire Gauvain,
Et tout près était messire Yvain,
Et il était avec Calogrenan,
Un chevalier très avenant
Qui venait juste de commencer un conte,
Qui n'était pas à son honneur, mais à sa honte.
Pendant qu'il racontait,
La reine l'écoutait.
Elle s'est levée de sa place auprès du roi
Et est venue seule, allant si doucement
Qu'avant que nul n'ait pu la voir,
Elle s'est laissé tomber au milieu d'eux.
Seul Calogrenan
S'est levé devant elle.
Et Keu, qui était très railleur,
Méchant, poignant et plein de dépit,
Lui a dit: « Par Dieu, Calogrenan,
Je vous vois maintenant très preux et serviable,
Et il me plaît beaucoup que vous
Soyez le plus courtois de nous tous;
Je sais bien que c'est ce que vous croyez,
Tellement vous êtes dépourvu de bon sens.
C'est de plein droit que Madame consent à ce que
Vous ayez plus que nous tous
De courtoisie et de prouesse:
Tout à l'heure nous n'avons pas omis par hardiesse,
J'espère, de nous lever,
Ou parce que nous n'avons deigné,
Au nom de Dieu, Sire, le faire,
Mais parce que nous n'avons pas vu
Madame avant que vous vous soyez levé.
« Certes, Keu, vous auriez éclaté,
Fait la reine, je crois,
Si vous ne pouviez répandre
Le venin dont vous êtes plein.
Vous êtes odieux et vulgaire
D'importuner ainsi vos compagnons. »
« Dame, si nous ne gagnons pas,
Fait Keu, en votre compagnie,
Prenez garde que nous n'y perdions pas non plus.
Je ne crois avoir rien dit
Qui doive m'être reproché.
Je vous prie maintenant, taisez-vous sur ce propos:
Il n'y a ni courtoisie ni sens
À entretenir une dispute oiseuse;
Cette dispute ne doit pas aller plus loin
Ni ne doit progresser plus avant.
Mais faites-le se remettre à nous conter
Ce qu'il avait commencé il y a un instant,
Puisqu'il ne doit y avoir querelle. »
A ces paroles Calogrenan
s'applique à répondre ceci:
« Sire, fait il, de cette querelle
Il ne résulte pas un bien grand mépris;
Peu m'en chaut, je ne prends pas cela au sérieux.
Si vous avez du mépris pour moi,
Ce ne sera pas un grand dommage:
A des hommes de plus grande valeur et plus sages,
Messire Keu, que je ne suis,
Vous avez souvent dit du mal,
Vous en avez bien la coûtume.
Le fumier doit toujours puer,
Les taons piquer et les frelons faire du bruit;
De même, les fastidieux doivent médire.
Mais je ne raconterai plus aujourd'hui,
Si Madame veux bien m'en dispenser.
Et je lui prie de ne plus en parler,
Et de ne pas m'imposer, de grâce,
Une chose qui me déplaît beaucoup
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MessageSujet: Re: La littérature courtoise   La littérature courtoise EmptyVen 26 Mai - 11:44

Exemple de miniatures des Manesseschen

Le codex Manesse est un recueil de poésies courtoises (Minnesang ou chants d'amour courtois) dont les oeuvres furent compilées au XIVe siècle par Rudiger Manesse
Voici quelques magnifiques illustrations de ces recueils


La littérature courtoise 131
La littérature courtoise 132
La littérature courtoise 133
La littérature courtoise 134
La littérature courtoise 135
La littérature courtoise 136
La littérature courtoise 137
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